S'aider les uns les autres à abandonner le péché et suivre Jésus (Helping One Another Forsake Sin and Follow Jesus)

Au sein de nos assemblées, le verset le plus souvent cité n'est aujourd'hui plus Jean 3:16, mais Matthieu 7:1 (« Ne jugez pas. »)

Mais ce verset est souvent mal compris.

Nous enfreignons systématiquement ce que dit réellement le verset, et,  paradoxalement, nous le citons pour tenter de nous justifier lorsque nous échouons à aider les autres à suivre Jésus. Nous allons parfois même jusqu'à interpréter « Ne jugez pas » comme si cela signifiait « Ne vous en souciez pas » et « N'aidez pas ».

Beaucoup trop souvent, en tant que croyants, nous ne nous rendons pas compte que le plus grand acte de bonté qu'il nous est donné de manifester, c'est de dire la vérité. Notre rôle n'est pas seulement de nous aider les uns les autres à nous sentir bien, mais de nous aider mutuellement à être bons. Nous pensons souvent que nous avons seulement le choix entre : 1) Dire la vérité au risque de blesser, 2) Ne rien dire au nom de la grâce. C'est faux.

Jésus est venu plein de grâce ET de vérité (Jean 1:14). Nous ne devrions pas avoir à choisir entre grâce et vérité : nous devons choisir les deux. La Bible nous demande aux uns et aux autres de nous « dire la vérité dans l'amour » (Éphésiens 4:15). Quand il nous faut dire la vérité, parlons avec humilité et agissons avec grâce : n'oublions pas, et rappelons-nous réciproquement, que ceux qui manifestent la grâce à leurs frères et sœurs en ont aussi désespérément besoin.

Prenons un exemple : vous rencontrez un jeune couple qui fréquente votre église depuis relativement peu de temps et vous vous liez d'amitié avec eux. Ils vivent déjà ensemble et disent vouloir suivre le Christ. Vous vous retrouvez alors face à un choix : est-ce que vous leur parlez de ce que Dieu dit sur les relations sexuelles en dehors du mariage, ou pensez-vous que ce n'est pas votre problème et vous ne dîtes rien ?

Je crois que lorsque des personnes qui vivent ensemble visitent nos églises, nos petits groupes de partage ou nos maisons, essayer de rectifier leur comportement n'est pas notre mission première. En revanche, manifester la grâce et la vérité de Jésus-Christ l'est.

Je ne crois pas que nous devrions nous attendre à ce que des non-croyants, ou des personnes qui se disent seulement croyantes, adoptent un comportement chrétien. Là où nous devrions vraiment nous attendre à un comportement chrétien, c'est parmi ceux qui déclarent être des disciples de Jésus-Christ et qui s'identifient à l'Église, au corps du Christ. Dans de telles situations, si nous ne parvenons pas, dans la grâce, à dire la vérité divine sur la sexualité et le mariage, si nous ne savons pas leur montrer comment faire les bons choix, nous ne les aiderons jamais à atteindre le but qu'ils se sont fixé quand ils ont déclaré vouloir suivre le Christ.

Donc, lorsque quelqu'un dit « Je veux suivre Jésus », mais qu'il continue à vivre dans le péché, je pense que nous devrions attirer son attention sur les commandements de Jésus-Christ, et lui rappeler qu'il lui donne la capacité et la force de lui obéir. L'Écriture dit que la grâce de Dieu « nous enseigne à renoncer à un mode de vie impie et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent (...) » (Tite 2:12). La grâce de Dieu ne concerne pas seulement le pardon des péchés, elle nous rend aussi capable de vivre dans la sainteté.

J'ai enseigné le livre de 1 Corinthiens dans un collège biblique. Nous avons abordé le thème de la pureté sexuelle avec 1 Corinthiens 6:18-20. Un couple dans la trentaine est venu me voir à la fin du cours, et m'a dit : « C'est la première fois que nous entendons cela. Nous vivons ensemble depuis huit ans. Nous nous sommes convertis à Jésus-Christ il y a deux ans, et nous sommes très impliqués dans notre église. Êtes-vous vraiment en train de dire que Jésus ne veut pas que nous ayons de relations sexuelles en dehors du mariage ? »

Je les ai félicités pour leur volonté de suivre Jésus-Christ de tout leur cœur et ai lu la Parole avec eux. En l’ouvrant, il leur a paru évident qu'ils devaient se marier sans attendre, et ne plus vivre ensemble d'ici le mariage. Ils se sentaient néanmoins confus, voire trahis, car personne dans leur église ne leur en avait parlé.

Il y a de nombreuses années, ma femme Nanci et moi étudiions l'Écriture dans un des groupes de maison de notre assemblée. Le groupe se réunissait depuis trois mois, quand j'ai appris au détour d'une conversation qu'un des couples du groupe n'était pas marié mais vivait quand même ensemble.

J'ai téléphoné au responsable du groupe pour savoir si c'était vrai. Il m'a répondu que c'était le cas. Je lui ai demandé s'il avait déjà dit au jeune homme, qui avait décidé de suivre Jésus-Christ au moins deux ans plus tôt, que cela n'honorait pas le Seigneur. Il a répondu qu'il ne lui en avait pas parlé parce qu'il ne voulait pas les blesser, lui et son amie. Le responsable espérait qu'ils le découvriraient éventuellement par eux-mêmes, car il pensait que le rôle du groupe était de les aimer, pas de les juger.

J'ai approuvé quant au fait que nous devions de les aimer. Mais quand on aime quelqu'un, on ne veut pas qu'il pèche, parce que le péché n'est jamais dans son intérêt. Le péché provoque un jugement. Nous ne voulons pas voir ceux que nous aimons tomber sous le jugement de Dieu et nous préférons qu'ils saisissent, par grâce, le pardon que Jésus-Christ leur a offert à la croix.

J'ai expliqué au responsable que maintenant que je savais tout cela, je devais rencontrer le jeune homme pour lui dire la vérité. Ce soir-là il m'a accompagné, lui ainsi qu'un autre membre du groupe. Nous avons appelé le jeune homme et nous nous sommes invités chez lui. Pendant que sa petite amie et leur bébé étaient avec l'une des dames du groupe, nous nous sommes assis avec lui dans le salon. Il était vraiment très nerveux. Aucun d'entre nous n'était à l'aise. C'est toujours délicat de redresser un tort.

Je lui ai demandé s'il savait à quel point nous l'aimions lui et sa petite amie. Il a répondu : « Bien sûr, je sais. » Notre groupe les avait aidés de diverses manières, il le savait bien. Je lui ai dit que je voulais lire quelques passages de l'Écriture avec lui. C'est alors qu'il m'a regardé et m'a dit : « Tu vas nous dire qu'on devrait se marier ? » Je lui ai dit oui.

Un flot de paroles s'est mis à sortir de sa bouche :

« Nous aimerions vraiment. Nous nous sentons si mal de ne pas être mariés. »

« Nous essayons de lire la Bible, pourtant nous avons l'impression d'être deux ratés. » « Quand nous allons à l'église, nous nous sentons hypocrites. »

« Mais nous n'avons pas assez d'argent pour organiser un mariage décent... Je ne peux même pas acheter une alliance. »

« Elle a tellement honte parce que nous ne sommes pas mariés. »

« C'est pas évident à cause de notre bébé. »

« Pour être honnête, je me demandais si quelqu'un allait nous en parler un jour. »

Pour faire court, ce soir-là nous avons entouré notre frère de nos bras et nous l'avons mis au défi d'agir comme un homme, un vrai —un homme de Dieu. Qui agit de manière à honorer Jésus et qui prend ses responsabilités vis-à-vis de sa petite amie. Nous l'avons mis au défi d'arranger tout ça.

Il a prié et a demandé pardon à Dieu d'avoir eu des relations sexuelles en dehors du mariage. Ce fardeau lui a été enlevé. Ensemble, nous avons trouvé un arrangement pour les loger séparément, juste le temps de quelques semaines en attendant de les marier. Nous avons ri, nous l'avons pris dans nos bras et ce frère s'est senti aimé et incroyablement soulagé. Contrairement à ce que craignait le responsable du groupe, il ne se sentait plus du tout honteux.

Notre petit groupe a immédiatement organisé un mariage à l'église. En peu de temps, les femmes du groupe ont trouvé une robe pour la mariée et aussi tout le reste. Nous avons demandé à des personnes dans l'église si elles étaient prêtes à offrir un gâteau et de la nourriture pour le repas. Leurs parents sont venus en avion de différentes régions du pays, et tout le monde a pleuré et fait la fête. J'ai eu l'honneur de marier ce couple et de prendre dans mes bras leur précieux bébé lors de la cérémonie.

C'était l'un des plus beaux moments auxquels j'ai pu assister. Je ne peux pas vous dire à quel point ce couple s'est senti honoré et précieux. Le peuple de Dieu les avait aimés. Il les avait aidés à se libérer du péché et de la culpabilité qui les retenaient captifs. Il les avait les conduits vers la pureté et la paix.

La joie absolue qu'a éprouvée ce jeune couple inonde mon esprit quand j'entends des gens dire, du haut de leur spiritualité incomparable, qu'il ne faut jamais faire culpabiliser des Chrétiens qui vivent ensemble. Lorsque nous péchons, nous pouvons nous alerter les uns les autres, avec douceur, sans utiliser de lance-flamme. Dieu nous demande de dire la vérité avec amour, et si nous nous retenons de dire la vérité, nous ne sommes ni obéissants, ni aimants.

Si vous aimez une personne qui dit vouloir suivre Jésus, n'ignorez pas le péché qui est en train de détruire sa vie.

Allez lui parler, en toute humilité et sans cesser de prier. Représentez Jésus, aidez cette personne à atteindre l'objectif qu'elle s'est fixée, à savoir honorer son Seigneur, Jésus-Christ. Dieu nous demande d'apporter l'amour, la grâce et la libération à ceux que le péché détruit. Bien sûr, il en va de même d'autres péchés, comme les commérages, la gourmandise, la calomnie, la jalousie et l'habitude de semer la zizanie entre des frères.


Helping One Another Forsake Sin and Follow Jesus

The most commonly quoted (and often misunderstood) verse in churches is no longer John 3:16 but Matthew 7:1, “Judge not.” Ironically, people who routinely violate what the verse is really saying quote the verse to justify their own failure to assist other people in following Jesus. Hence, they interpret “Judge not” as if it were “Care not” and “Help not.”

All too often, as believers we don’t realize that the greatest kindness we can offer each other is the truth. Our job is not just to help each other feel good but to help each other be good. We often seem to think that our only options are to: 1) speak the truth hurtfully; or 2) say nothing in the name of grace. This is a lie.

Jesus came full of grace AND truth. We should not choose between them, but do both. We are told that we should be “speaking the truth in love” to each other (Ephesians 4:15). We should share the truth with humility, as an act of grace, reminding ourselves and each other that we desperately need God’s grace every bit as much as do those we’re offering it to.

Let’s say, for example, that you meet and befriend a young couple who are fairly new at your church. They are living together and say they want to follow Christ. You face a choice. Do you tell them what God says about sex outside of marriage, or do you assume it’s none of your business and say nothing?

I believe that when people who are living together visit our churches or small groups or homes, it’s not our first job to try to correct their behavior, but instead to demonstrate the grace and truth of Jesus Christ. I don’t believe we should expect Christian behavior among nonbelievers or even nominal believers. Where we should expect Christian behavior is among those who declare they are Christ’s followers and identify themselves with the church, the body of Christ. In such cases, if we fail to graciously tell them God’s truth about sex and marriage, and fail to assist them in making right choices, then we fail to help them fulfill their own stated goal of following Christ.

So when someone says “I want to follow Jesus” but is living in sin, I think we should point to what Christ commands of us, and remind them that He gives the power and strength to obey Him. Scripture says that the grace of God “teaches us to say ‘No’ to ungodliness and worldly passions, and to live self-controlled, upright and godly lives in this present age” (Titus 2:12). God’s grace is not only for forgiveness of sin, but empowerment to live in holiness.

I was teaching the book of 1 Corinthians at a Bible college. We got into sexual purity in 1 Corinthians 6:18-20. A couple in their thirties came up after this session and said, “We’ve never heard this before; we’ve been living together for eight years. We just came to Christ two years ago, and we’re very involved in our church. Are you really saying sex outside of marriage is something Jesus doesn’t want us to do?”

I commended them for wanting to follow Christ wholeheartedly. When we opened Scripture it was clear to them they needed to get married right away, and no longer live together until they did. But they felt confused and even betrayed that no one in their church had talked to them about this.

Many years ago Nanci and I were in a home Bible study in our church. The group had been meeting three months when someone mentioned in passing that one of the couples wasn’t married but was living together. I called the group leader and asked if this was true. He said yes. I asked if he had told the young man—who’d come to Christ at least two years earlier—that this wasn’t honoring to the Lord. He said he hadn’t mentioned it because he didn’t want to hurt them. He hoped eventually they would figure it out, but it was the group’s job to love them, not judge them. I said I agreed we should love them. And when you love someone, you don’t want them to sin, because sin is never in their best interests. Sin brings judgment, and we do not want those we love to fall under the judgment of God, but rather to embrace the forgiving grace He went to the cross to offer them.

I explained that now that I knew about this, I would need to go to the young man and share with him the truth. The leader and another guy from the group came with me that night. We called the young man and invited ourselves over, and while his girlfriend and the baby were with one of the ladies in the group, we sat down with him in his living room. He was super nervous. It wasn’t comfortable for any of us. What’s right often isn’t.

I asked him if he knew how much we loved him and his girlfriend. He said, “Sure.” Our group had helped them out in various ways. He knew.

I told him I wanted to share some Scripture with him. Then he looked at me and said, “Are you going to tell us we should get married?”

I said, “Yes.”

The words poured out from him. He said, “We really want to. We feel so bad we haven’t. We’re trying to read the Bible and we feel like we’re just a couple of losers. When we go to church, we feel like hypocrites. But we don’t have the money to have a decent wedding, and I can’t afford a ring. She’s so ashamed that we’re not married. It’s awkward because of our baby. And to be honest, I wondered if anyone was ever going to talk to us about it.”

Bottom line, we put our arms around this brother and challenged him to be a real man, God’s man, and honor Jesus and lead his girlfriend, and make this right. He prayed and asked God’s forgiveness for having sex outside of marriage. A burden was lifted from him. Together, we developed a plan for how they could move out from each other just for a few weeks until we could get them married. We laughed and hugged and this brother felt loved and incredibly relieved. Instead of being shamed, which was the leader’s fear, he had his shame removed.

Our small group immediately set up a wedding at our church. On short notice, the women in the group got the girlfriend a dress and everything else, and we found people at church to volunteer food and a cake. Their parents flew in from other parts of the country and everyone cried and celebrated. I had the honor of marrying this couple, and holding their precious baby in the ceremony. It was one of the most beautiful things I’ve ever been part of. I cannot tell you how honored and special this couple felt. God’s people had loved them by helping deliver them from the sin and guilt that entangled them, and bring them to purity and peace.

The sheer joy of that young couple floods my mind when I hear people talk as if they are taking the spiritual high ground by “not laying a guilt trip on Christians who are living together.” We can gently point out sin to each other without using a flame-thrower. God tells us to speak the truth in love, and if we are withholding the truth instead of speaking it, we are not being obedient or loving.

If you love someone who says they want to follow Jesus, you don’t ignore sin that is destroying their lives. You go to them humbly and prayerfully, and represent Jesus and help them fulfill their stated goal of honoring Christ as Lord. God calls us to bring love and grace and liberation to those whose sin is destroying them. Of course, exactly the same applies to other sins, including gossip and gluttony and slander and envy and sowing discord among brothers.

Photo by Arthur Poulin on Unsplash

Randy Alcorn (@randyalcorn) is the author of over sixty books and the founder and director of Eternal Perspective Ministries